vendredi 11 février 2011

Vous m'énervez

Voilà, c'est dit, ça fait du bien. Oui mesdames, vous n'énervez. L'autre jour, discussion à bâtons rompus avec une amie. On jase de rien, mais de tellement de choses en même temps et puis paf! Mes grosses fesses. Son derrière s'est soudainement retrouvé entre nous deux, comme un gamin fatiguant qui essaye d'obtenir l'attention de sa mère. Quoi ton cul ?. Je l'aime pas. C'est dommage, moi oui. Mais là n'est pas la question. Arrête il est bien ton popotin. Non je l'aime pas.

Vous m'énervez. Je suis encore tout jeune à vingt-deux printemps et j'en ai déjà plein mon casque de vous entendre râler. Remarquez que ça a commencé jeune. Ma mère qui n'aime pas cela (qu'évidemment je ne nommerai pas parce que je l'aime ma maman même si elle m'énerve des fois), ma grand-mère qui trouve qu'elle a ceci en trop ou cela en pas assez (qu'évidemment je ne nommerai pas parce que c'est ma grand-mère), rajoutez à cela des tantes et voilà que je commençais la vie avec une patience écourtée envers les doléances féminines quant à leur physique.

Vingt-deux ans que je vous entends. Et c'est pire quand on commence à être assez vieux pour coucher avec elles. Tu viens de faire l'amour, t'es heureux comme un chameau dans une oasis et surtout tu apprécies le silence entrecoupé de ce bruit de respiration qui rappelle l'effort physique récent. Si seulement j'avais des plus gros seins. Crisse. Tu viens de faire disparaître l'oasis Madeleine. Pouf, un mirage! Bon, je comprends la pression sociale d'être belle, mince, avoir les dents blanches et tout le tralala, mais vous ne vous aidez pas des fois. Ben non t'as pas les dents blanches comme dans un annonce de Crest. Ben non tes fesses se serviront jamais à vendre des bikinis. Ben oui tes oreilles pognent dans le vent. Arrête, tu sais que je blague. Je suis juste écœuré de vous entendre. Ça va faire l'auto-flagellation.

J'ai pas plus envie de faire la promotion-bonbon de l'estime de soie et gnagnagna. Y'a assez de spécialistes qui se fendent entre quatre à des taux horaires dignes de la mafia pour vous le dire . Pis vous aimez tellement ça quand quelqu'un avec un diplôme en estime de soi vous le dit. Je vais vous confier quelque chose. On vous aime pareil. Les fesses molles, les seins un peu tombant, les dents pas orthodontiées, les pieds plats, alouettes. Au final on s'en sacre pas mal. Le peu de douceur dans le monde on vous la doit trop souvent, alors sacrez-vous patience avec la carrosserie.

On faire une deal ok ? Vous arrêtez de me parler de vos dents croches et de votre sein plus gros que l'autre et je vous promets de ne plus jamais mentionner le nom de Carey Price devant vous, à moins que vous le demandiez. Pis pour toi maman ? Non toi je peux rien te demander, t'es ma mère. Mais la prochaine fois que tu dis que tu ne te trouves pas belle je pourrais me fâcher.

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