lundi 14 février 2011

Cocktail amoureux

T'as un cours dans lequel tu dois lire un roman obligatoire. Bon, ça fait un mois et demi que le maudit cours est commencé mais tu te décides enfin à acheter le livre. Fait frette, neige, vent, slush, nez qui coule, la totale. Tu t'habilles comme si tu t'apprêtais à aller découvrir le pôle Sud (il chance qu'on l'a déjà découvert, tu te serais jamais porté volontaire pour y aller). Gros chandail, foulard, tuque, gants, bottes, la totale, encore. Juste marcher jusqu'à ta station de métro te donne l'impression de t'appeler Bernard Voyer.

Tu descends dans le métro. Merde, un contrôle. Il paraît qu'en raison des augmentations de salaire que les fonctionnaires se donnent, il faut s'assurer que tout ceux qui prennent le métro ont payé leur passage parce que sinon la STM fait faillite. Évidemment que t'as payé ta passe, t'as quatre pièces d'identité sur toi et que t'as amené une lettre de recommandation juste au cas, mais ça te fait chier quand même. Le baraqué. Donnez-moi votre passe ou votre billet. À son ton de voix, on dirait que ça fait 4 ans et demi qu'il a pas baisé. Tiens mon grand, un sourire avec ça ?


Dans le métro. On croirait que les wagons passent par la Guinée Équatoriale tellement il fait chaud. Alors tu te déshabilles le Bernard Voyer; tuque, gants, foulard, manteau, la totale. Tu descends de la rame. À oui c'est vrai, dehors c'est la Sibérie. Tuque, gants, foulard, manteau une fois de plus mais dans le sens inverse.


Tu remontes à la surface. En plus de la Sibérie, y'a deux gars qui de toute évidence n'attendent pas l'autobus devant la station. Le premier te jette un coup d'oeil rapidement mais ne bouge pas. Pour le deuxième c’est différent. Salut mon chum il te dit à voix baisse. Tu veux du pot ? De la drogue du viol ? De la drogue du viol ? Tu me niaises chose ? C'était vraiment ta deuxième offre ? C'est quoi ça, ton spécial de la St-Valentin pour les gars qui ont l'air célibataire et qui en plus ont pas l'air de pogner ? Tu réponds même pas. Surtout que c'était pas ton chum.


Tu rentres dans la librairie. T’as pas le temps d’enlever ta tuque et ton foulard en pensant encore à celui qui voulait être ton ami au coin de la rue que la gentille libraire te demande si elle peut t’aider. T’as pas quelque chose pour les gars d’apparence célibataire qui ont pas l’air de pogner ? Non, mais le gars en face lui… C’est correct, je vais juste acheter mon roman obligatoire.




vendredi 11 février 2011

Vous m'énervez

Voilà, c'est dit, ça fait du bien. Oui mesdames, vous n'énervez. L'autre jour, discussion à bâtons rompus avec une amie. On jase de rien, mais de tellement de choses en même temps et puis paf! Mes grosses fesses. Son derrière s'est soudainement retrouvé entre nous deux, comme un gamin fatiguant qui essaye d'obtenir l'attention de sa mère. Quoi ton cul ?. Je l'aime pas. C'est dommage, moi oui. Mais là n'est pas la question. Arrête il est bien ton popotin. Non je l'aime pas.

Vous m'énervez. Je suis encore tout jeune à vingt-deux printemps et j'en ai déjà plein mon casque de vous entendre râler. Remarquez que ça a commencé jeune. Ma mère qui n'aime pas cela (qu'évidemment je ne nommerai pas parce que je l'aime ma maman même si elle m'énerve des fois), ma grand-mère qui trouve qu'elle a ceci en trop ou cela en pas assez (qu'évidemment je ne nommerai pas parce que c'est ma grand-mère), rajoutez à cela des tantes et voilà que je commençais la vie avec une patience écourtée envers les doléances féminines quant à leur physique.

Vingt-deux ans que je vous entends. Et c'est pire quand on commence à être assez vieux pour coucher avec elles. Tu viens de faire l'amour, t'es heureux comme un chameau dans une oasis et surtout tu apprécies le silence entrecoupé de ce bruit de respiration qui rappelle l'effort physique récent. Si seulement j'avais des plus gros seins. Crisse. Tu viens de faire disparaître l'oasis Madeleine. Pouf, un mirage! Bon, je comprends la pression sociale d'être belle, mince, avoir les dents blanches et tout le tralala, mais vous ne vous aidez pas des fois. Ben non t'as pas les dents blanches comme dans un annonce de Crest. Ben non tes fesses se serviront jamais à vendre des bikinis. Ben oui tes oreilles pognent dans le vent. Arrête, tu sais que je blague. Je suis juste écœuré de vous entendre. Ça va faire l'auto-flagellation.

J'ai pas plus envie de faire la promotion-bonbon de l'estime de soie et gnagnagna. Y'a assez de spécialistes qui se fendent entre quatre à des taux horaires dignes de la mafia pour vous le dire . Pis vous aimez tellement ça quand quelqu'un avec un diplôme en estime de soi vous le dit. Je vais vous confier quelque chose. On vous aime pareil. Les fesses molles, les seins un peu tombant, les dents pas orthodontiées, les pieds plats, alouettes. Au final on s'en sacre pas mal. Le peu de douceur dans le monde on vous la doit trop souvent, alors sacrez-vous patience avec la carrosserie.

On faire une deal ok ? Vous arrêtez de me parler de vos dents croches et de votre sein plus gros que l'autre et je vous promets de ne plus jamais mentionner le nom de Carey Price devant vous, à moins que vous le demandiez. Pis pour toi maman ? Non toi je peux rien te demander, t'es ma mère. Mais la prochaine fois que tu dis que tu ne te trouves pas belle je pourrais me fâcher.

La vie est aussi une chronique

Oui on peut s'amuser et déconner. Oui on peut composer des palmarès. Non on ne peut pas faire juste ça. Enfin, pour moi c'est le cas. Alors dans un registre pas ludique du tout j'ai décidé de lancer le petit frère sérieux de La vie est un palmarès, La vie est une chronique. Pourquoi ? Principalement parce que faire des palmarès n'assouvit pas totalement mes envies d'écriture et qu'après presque un an, un gars se dit qu'il peut essayer autre chose. Voilà donc pour la présentation. En espérant que La vie est une chronique saura vous plaire autrement.